Thomas Kling

Né en 1957 près de Francfort, Thomas Kling passe son enfance à Düsseldorf où son grand-père lui fait découvrir les poètes expressionnistes. Héritier de la poésie expérimentale viennoise (en particulier Friederike Mayröcker et Reinhard Priessnitz), contemporain des grands artistes de Düsseldorf (Joseph Beuys, Blinky Palermo, Sigmar Polke), témoin des concerts punk du Ratinger Hof, il est un des grands artisans du renouveau de la poésie allemande à l'heure de la Réunification. Son approche radicale de l'oralité poétique et l'ambition de ses recherches formelles lui valent une reconnaissance rapide dans les années 80. Ses poèmes, qu'il qualifie d'« installations linguistiques », entrelacent instantanés intimes et plongées vertigineuses dans les strates linguistiques du passé, et sont ancrés dans un présent dont ils cherchent à préciser le sens. Egalement éditeur d'anthologies et traducteur, Kling s'efforce de faire connaître et revitaliser des pans entiers de la littérature (de la poésie latine à l’avant-garde viennoise en passant par l'époque baroque). En 1995, il déménage avec sa compagne Ute Langanky dans l'ancienne base militaire de l'OTAN à Hombroich dont il pilote la reconversion en centre artistique, et qui deviendra ensuite la Thomas Kling Archiv. Il installe son bureau rempli d'archives dans le mirador et compose ses derniers grands recueils. Il meurt en 2005 d'un cancer du poumon. Considéré comme un poète majeur en Allemagne, il a obtenu le prix Else Lasker-Schüler en 1994, le prix Peter Huchel en 1997 et le prix Ernst Jandl en 2001.