Antonio Porchia

Voix abandonnées

 

 

   

 

 

 

 

Je ne suis pas ici, mais ici je me suis donné, et j'aime ici.

 

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Les petites choses, à être touchées, survivent presque toujours ; il n'en est pas ainsi des grandes choses.

 

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Les blessures sont des nids de fleurs.

 

Antonio Porchia, passionné de langage, fit souvent un va-et-vient entre les voix de l'abandon, de la solitude, et celles de la communication et de l'édition définitive. Cette hésitation fit que l'édition dernière ne fut jamais réellement la dernière, mais impliquait une démarche de Tantale, propre à l'auteur, reconnaissant le parfait inachèvement, et vice-versa. Voix "définitives" par décision éditoriale, et voix abandonnées - jamais totalement - par l'auteur. Les premières présentaient-elles une formulation meilleure, mieux aboutie, tandis que les autres n'auraient été que tentatives avortées ? Embarqué dans l'aventure infinie du langage, Porchia ne put jamais en décider. Aussi assistons-nous à l'accomplissement de la tâche, obsessionnelle, fondamentale, qui consista pour Porchia à reprendre et corriger sans cesse les Voix que ne recueillit pas la dernière édition. La recherche se révèle parfois dans le simple choix d'une virgule ou d'un point qui tour à tour apparaissent ou disparaissent, dans l'élimination de points de suspension révélant, selon Porchia, la nuance affective ou le sentiment d'impuissance devant la parole qui exprime, en fait, si peu de chose.

Laura Cerrato, extrait de la préface

 

1991, traduit de l'espagnol (Argentine) par Fernand Verhesen, préface de Laura Cerrato, édition bilingue

200 p., 15x21 cm, ISBN 2877040909, 24 €

Tirage de tête

30 exemplaires sur Vélin d'Arches, contenant

une peinture originale de Stéphane Bordarier, signée.

Epuisé

 

Quelques exemplaires  sur Vélin d'Arches, non numérotés, sans œuvre.

60 €