Odysseas Elytis est né en 1911 à Héraklion, en Crète. Il passe la plus grande partie de sa vie à Athènes, où il se lie dès sa jeunesse aux mondes des avant-gardes artistiques et littéraires. Proche d’Andréas Embirikos, défenseur et théoricien du surréalisme qu’il a découvert avec les poètes français dont il traduit les œuvres, il est aussi critique d’art et essayiste. Un séjour en France après la Seconde Guerre mondiale lui permet de rencontrer la plupart des poètes fondateurs du surréalisme, ainsi que les plus grands peintres, dont Picasso. Progressivement reconnu comme poète dans son pays, avec un premier recueil, Orientations, paru en 1935, puis la publication du Chant héroïque et funèbre pour un sous-lieutenant tombé en Albanie (1944) inspiré de son expérience de la guerre, il obtient une véritable reconnaissance nationale pour son recueil Axion Esti (1960), où s’épanouit un lyrisme hiératique, onirique et solaire qui chante à la fois la langue grecque dans toute la profondeur de son histoire, la lumière du monde égéen, la quête de la beauté et d’un langage poétique renouvelé. Nommé président du conseil de la Radio et de la Télévision et membre du conseil d’administration du Théâtre national, il continue à publier essais, traductions et recueils, parmi lesquels Le Monogramme (1971), Soleil soleïculteur (1972), Marie des brumes (1978). Le prix Nobel de littérature vient couronner son œuvre en 1979, tandis que paraissent de nouvelles œuvres au nombre desquelles Le petit marinier (1986) et Les Élégies d’Oxopétra (1991). Il s’éteint à Athènes en 1996.