Correspondances

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous m’êtes inoubliable, pour mille et une raisons, la plupart indicibles, mais qui me font penser à vous tous les jours. J’ai le temps. Puis il y a ce que vous écrivez, qui reste en abîme, qui ne trahit jamais vos propres amours. Vous m’êtes célèbre, pas tout à fait comme vous l’êtes devenu, mais ce sont les inconvénients de la parole écrite, il n’y a de véritable adéquation que dans les cas de médiocrité spectaculaire, qui ne manquent pas. L’amitié n’est pas autre chose, je crois, que cette reconnaissance par-delà le journalisme littéraire. Alors ne doutez jamais de la mienne, qui n’a foutrement rien de posthume. Nous nous reverrons.

 

Faite de pudeur, parfois de timidité, cette correspondance entre deux écrivains de "grand format" témoigne d'une grande attention à l'autre, à ses projets et à ses livres. Certes, elle peut sembler plus d'une fois en péril, comme le montrent ses interruptions, mais à chaque retrouvaille, cette correspondance nous dit qu'il n'en est rien. La présence ténue de l'autre a laissé derrière elle un sillon dans lequel se déposent ses livres et son empreinte : ces deux hommes se connaissent et se reconnaissent. Entre le silence "à vide" et "avide" de Bernard Noël et la "liberté du retrait" cultivée par Georges Perros, la lettre prend alors une allure qui dépasse le médium, elle touche à la fugue, à la méditation sur l'homme et sur l'écriture.

Hervé Carn (extrait de la préface)

 

Préface et notes par Hervé Carn, contient également "Avec Georges Perros", "Souvenir collés" et "À Georges" par Bernard Noël

1998, réédition revue et augmentée 2022

120 pages, format 15x21 cm, ISBN 2-87704-247-5, 21 €

Imprimé en France

Tirage de tête

- 45 exemplaires sur Vélin d'Arches, contenant deux gravures, l'une de Cécile

Reims et l'autre de Fred Deux, signées.

épuisé.

 

- Quelques exemplaires sur Vélin d'Arches, non numérotés, sans œuvre.

épuisé.