Et je suis dehors déjà je suis dans l'air

 

 

 

 

 

 

 

 

 

car un jour je regarde

un jour dure

un jour dure la vie

un jour revenant

un jour car un jour je regarde

un jour un jour dure

un jour un jour dure la vie

car un jour un jour 

date

 

8 ans. Une enfance marocaine. Sortir, c’est entrer dans l’air, avec les chiens blancs dans les rues, les cloisons en papier de riz, les vêtements de laine forte, et la terre rouge sur les genoux. Nous sommes dans la chaleur et la poussière. En flashes successifs, en visions incomplètes, Emmanuel Laugier remonte la syncope des souvenirs. Comme perdu dans l’éblouissement de la mémoire. Gestes qu’on ne voit pas bien, déplacements effacés dans le temps, Emmanuel Laugier assemble des taches sensorielles dans la partie aveugle de l’enfance. Il remonte à travers les corps qui nous traversent et nous hantent, vers la naissance, les chutes de l’enfance. A la recherche de la « part inouïe de nous-mêmes », attraper des mains dans le passé, toucher un corps absent. Et retrouver, dans le mauve de la naissance – à 8 ans – et de la mort, l’instant précis, arrêté, immobile au fond de soi. L’instant des fantômes et de la perte quand « il n’y a plus que la mémoire faite de petites mains perdues ».

 

Ce recueil a été écrit à partir du livre à tirage limité du même nom, paru en 1998.

 

2000, 64 pages, format 15x21 cm, ISBN 2-87704-145-X, 16 €

Tirage de tête

- 11 exemplaires sur Vélin d'Arches, contenant quatre collages originaux

de Marie Alloy, signés au colophon par l'auteur et l'artiste.

390 €

 

- 22 exemplaires sur Vélin d'Arches, contenant deux gravures de Marie

Alloy, signées.

120 €