La langue de Celan est d'une telle inventivité, cette inventivité est liée de façon si intime aux ressources lexicales et morphologiques de l'allemand qu'il est exclu de vouloir la transposer telle quelle. De surcroît, le lien historique de Celan à sa langue est infigurable, comme tel en français. Pour ce Juif de la Bucovine, grandi dans un environnement roumain, l'allemand fut jusqu'à la guerre à la fois la langue de culture et la langue d'affirmation de l'identité juive contre le roumain. Que cette même langue soit devenue par la suite la langue de la destruction et de la mort, situe le paradoxe tragique que Celan eut à vivre en écrivant.
John E. Jackson (extrait de la préface)
1987, rééd. 1996, traduit de l'allemand et préfacé par John E. Jackson
88 pages, format 15x21 cm, quelques exemplaires disponibles, 30 €