Ombre ou lumière, ou bien les deux ensemble, on ne sait à quoi tiennent ces pages. Qui dira la source mixte, le régime exact de ces textes dépareillés, au sens le plus fort : sans pareil, distincts en soi, crépusculaires et différents ? Qui revivra ce qui traverse la chambre ? Restent, sous nos yeux réédités, la transparence brisée du langage, si familière au lecteur de Bousquet, les fragments d'une avant-guerre pour le survivant d'une autre guerre, ces façons d'homme blessé par un éclat, un choc initial... Deux des textes ici réunis avaient été conçus à la fin des années trente, et proposés en 1939 à la revue Giration, qui ne connut qu'un seul numéro, et ne les publia pas pour les raisons qu'on imagine. Le troisième est une lettre adressée à Hans Bellmer, le grande dessinateur surréaliste. On y retrouve le cours d'une écriture de traversée, de passage : Bousquet franchit la nuit avec une brassée d'images.
Pierre Vilar (extrait de la note introductive)
1996, note de Pierre Vilar
48 pages, format 15x21 cm, ISBN 2-87704-094-1, 15 €